Étoile de l'Ombre réfléchissait dans son antre. Il devait faire une mise au point. Les entraînements lui empêchait de se poser. En envoyant Nuage de Vanille avec Nuage de Chocolat pour aujourd'hui, il s'était détaché d'elle. Il devait mettre au point un plan pour retrouver Saphir la Vagabonde et continuer leur précédent combat qu'elle a lâchement abandonné en s'enfuyant. Après, elle se prétend Chef. Pfft, balivernes ! Il était sûr qu'un des 3 autres clans de la forêt abritait cette lâche. En effet, il avait envoyé ses espions chez les Bipèdes, les vagabonds, les terres neutres mais rien. Et cela le jour même. Un clan l'avait recueilli, c'était certain. Le Clan du Tonnerre ? Etoile de Clarté était généreux, comme tous ces idiots de prédécesseurs en fait. Mais, il n'était pas idiot. Accueillir une ancienne chef poursuivie par le terrible Etoile de l'Ombre n'était pas la meilleure des idées. Le Clan du Vent ? Non, Etoile de Zèbre était fier. J-a-m-a-i-s une sang-mêlée et une chatte d'un autre clan n'aurait pu rentrer sur son territoire. Le Clan de la Rivière ? Etoile de Cristal était juste, elle pourrait très bien accueillir Saphir si elle jugeait ça bon. Le Tonnerre et la Rivière. Un des deux clans était coupable.

Ce qui le gênait, c'est que si il s'attaquait au coupable, en admettant avoir retrouvé la traîtresse, un autre clan vienne se mêler de tout ça. Le Tonnerre sûrement. Et deux clans face à un, ce n'était pas chic. Il avait beau être un super stratège, il n'était pas fou et savait que c'était peine perdue d'affronter deux adversaires. Et bien sûr, Etoile du Zèbre ne voudrait pas s'allier à l'Ombre, au vu que les deux chefs ne pouvaient pas se gober et que cela ne regardait pas le Vent.

— De toutes façons, ces abrutis de venteux ne servent à rien sur un champ de bataille. C'est comme combattre avec des fantômes, ça n'apporte rien.

Il releva le museau et s'aperçu que Coeur de Tempête était là. Sûrement depuis un petit bout de temps. Il était tellement plongé dans ses réflexions qu'il ne l'avait pas "détectée". Le matou brun à la carrure de vétéran se leva et inclina la tête comme il se doit. Il dit d'une excuse pitoyable :

— Excuses-moi, j'étais pensif.

Etoile de l'Ombre s'exclama de suite :

— Qu'y a-t-il, Coeur de Tempête ?

Étoile de l'Ombre écoutait la femelle et jeune guerrière parler. Elle lui demandait son avis sur sa personne ? Commençait-elle à perdre confiance en son chef et son clan au point de vouloir rejoindre son idiote de chatte domestique qui lui sert de mère ? Dans ces moments-là, Etoile de l'Ombre se demandait si ses entraînements servaient à grand chose. Nuage de Vanille semblait vouloir retrouver à tout prix Saphir la Vagabonde. Mais il ne laissera personne trahir le Clan de l'Ombre pour cette insignifiante créature qu'est Saphir ! Jamais !

A propos d'apprentis, Coeur de Tempête avait reçu Nuage de Sapin, elle devrait s'en sentir honorée. Parfois, il ne comprenait jamais ces dégonflés de sang-mêlés.

— Tu n'as pas à t'en faire. Tu n' es pas comme ta mère. Tu as choisi la bonne voie pour toi et le Clan de l'Ombre : celle de la loyauté. Il n'y a rien de plus vrai pour prouver sa foi.

Il se leva et ajouta avec le même sourire :

— N'est-ce pas ? Tu as des ennuis avec d'autres chats pour venir me parler de ça ? Je pourrais aller leur parler.

Étoile de l'Ombre avait réussi à convaincre la femelle de le servir. Chose faite. Ce n'était, même c'était loin d'être dur de convaincre un sang-mêlé. Cela la perdra sans doute. Mais à y réfléchir, tuer Saphir la Vagabonde ne lui revenait pas. Sa fille s'en chargera, puisqu'elle lui prête allégeance. Si elle est maudite des guerriers de l'Ombre, c'est bien à cause de sa mère. C'était à elle de se venger. Il l'avait entraînée, et sa patience allait porter ses fruits ah-ah !

- Dis... Tu as vraiment l'intention de tuer ma mère ? Pas que j'essaie de la défendre, se dépêcha-t-elle de répondre. Mais je me dis que ce n'est peut-être pas la bonne solution... Elle souffrira plus si tu la gardes prisonnière.

— Non, la mort est la pire des punitions. J'ai mes raisons, ne m'en dissuade plus.

Le Chef, d'un ton mystérieux, répondit :

— Mais je ne la tuerais pas. Quelqu'un le fera sûrement à ma place...

Le matou brun fit apparaître un sourire. Il s'attendait à la question " qui ? " mais il n'y répondrait pas. Il lui fera savoir en temps voulu. Bien sûr, si ce jour devait arriver. Peut-être que cette vieille chatte était à deux doigts de mourir qui sait ?