La truffe au vent, le regard embrumer, perdu dans ses plus profonds songes, Patte Sombre rêvassait au milieu de la forêt, d'une manière... nonchalante. Ses yeux colorés fixaient un point que nul ne pourrait deviner, comme transporter dans un autre monde. De vieux souvenirs vinrent s'accoler aux pensées tumultueuses du vétéran. Se souvenait-il de sa « mort » ou bien de sa « résurrection » ? Peut-être aux deux ? Se souvenait-il qu'il avait vu le clan des étoiles en face avant de se réveiller au milieu du bois, perdu ?

Le point était toujours fixe, il ne bougeait pas. Un point immobile et indéchiffrable. Une question raisonnait sans cesse dans sa tête, et pourtant, il n'y trouvait aucune explication. Malgré son âge avancé, Patte Sombre restait un grand guerrier et pensait beaucoup, peut-être un peu trop. La brise apporta le fumet des proies de la forêt, le bruit de l'eau filant et fuyant le temps, le bruissement des feuilles au sommet de ces immenses hêtres et chênes ainsi que le silence, le silence des pensées redoutées. Étoile de l'Ombre... Il allait se passer quelque chose, c'était certain. Ses enfants, il en était fier. Ils étaient tous devenus de grands guerriers et de valeureux compagnons. Étant souvent à l’écart, il parlait moins aux autres membres du clan. De ces enfants, il préférait Museau Obscur, il retrouvait chez elle cette même lueur dans ses yeux, cette envie de gloire, de force et de... protection.

Le vent s'arrêta quelques instants, avant de reprendre de plus belle. Plongé dans ses rêves troubles, il n'aperçut pas cette dernière derrière lui. En une fraction de seconde il se retrouva au sol, le souffle chaud de Museau obscur sur lui.

« Et ça se dit lieutenant ! »

Un petit sourire se dessina sur ses babines. Elle était douée pour sûr ! Avec un ronron amusé il lui répondit calmement :

« Prétends-tu être meilleure que moi ? »

La repoussant avec ses pattes arrière, Patte Sombre la plaqua à son tour sur le sol. Leur rôle était inversé, c'était maintenant celui-ci qui plongeait ses yeux brillant dans ceux de la chatte.

« Alors, alors. On relâche sa vigilance ? »

[Désolé pour la qualité du texte, j'ai plus l'habitude de rp à la 3ème pers.]

Audacieuse, digne et fière ? Ou bien seulement têtue et bornée comme un blaireau de mauvais poil ? D'un ronronnement amusé j'écoutais ses divergences incessantes. Que disait-elle déjà ? Cela me faisait tellement peur ! Mon dieu, que le clan des étoiles me vienne en aide ! J'ai été choqué en entendant que je pesais une tonne. Si cela était vrai ? Fallait que je fasse régime. Oh et puis, crotte de souris, on s'en fou. Elle continuait à me débiter des tas d'idioties, mais c'est surtout lorsqu'elle me dit que j'étais en mission pour Étoile de l'Ombre, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire : cette petite était vraiment une comique ! Je me roulais par terre. Ça faisait bien longtemps que je n'avais as rit autant. Me calmant, je me relevais et lui dit à la hâte :

« Mais pour qui me prends-tu voyons ? Penses-tu que je n'ai que ça à faire, de te surveiller ? Nous avons d'autres chats à fouetter en ce moment ! Après une pose je repris. Bon il est vrai que je ne faisais rien de particulier avant ton arrivée, mais chacun à besoin d'une petite pose pour réfléchir, non ? »

Je n'étais pas vraiment convaincu par mes propres mots, mais je lui souriais quand même, essayant d'être à peu près crédible. Je voyais bien dans son expression du visage qu'elle était sceptique et qu'elle me regardait d'une manière étrange.

« Je n'ai pas l'impression que tu m'apprécie plus qu'avant, dis-je en penchant la tête sur le côté, j'ai vraiment fais quelque chose de mal à tes yeux ? »

J'étais déçu, déçu que notre relation n'évolue pas, que nous restions de simples membres du même clan, sans aucunes connaissance de l'autre. Mais bon, je n'y pouvais pas lui reprocher de ne pas m'apprécier après tout.


[Je me suis pas relue, désolé pour les fautes 8D]

Quel caractère franchement, j'étais subjuguer ! Cette petite avait de grand que personne d'autre ne pouvait posséder. Enfin petite... elle avait raison, maintenant elle était un guerrière, déjà. Je l'ai vu grandir, j'ai vu sa naissance et son apprentissage. Peut-être aurais-je été son mentor nous aurions été plus proche qu'en ce jour. Oui, elle était grande. Elle avait autant de valeur que moi. Je me contrefoutais de son esprit parfois noir et machiavélique, ce que j'aimais chez elle c'était son esprit de persévérer et de toujours aller de l'avant. Le problème, c'est que je ne savais pas vraiment comment lui dire. Pourquoi étais-je intéressé à elle et non à Cœur de Chocolat ou Fleur de Vanille ? Je pensais le savoir, mais en fait, je ne le savais pas moi-même. Quel but ? Oui j'étais son ami, son ami... j'étais le meilleur ami d'Étoile de l'Ombre, mais tout ce que je voulais, c'était sa mort. Je ne suis pas quelqu'un comme, lui. Je le respect, je le respecterai jusqu'à sa fin car il m'a sauvé la vie, mais jamais, jamais je ne serai comme lui.

« Ce que tu m'apporterais ? Mon but ? J'émis un rire sourd et continua. Je me disais qu'un personne si persévérante m'aiderait à éclaircir toutes ces idées qui font un vas et vient dans ma tête. Parfois je me demande si je ne redeviens pas fou. Et je dois t'avouer, que dans ces moments de folie, je te croise souvent. Et par miracle, tu arrives à apaiser mes tourments. A toi de juger si tu trouves cela dénué de sens. Baissant les yeux vers le sol, je repris. J'attendrai jusqu'au jour où tu voudras bien m'accorder ta confiance. »

Mon but... quel était donc mon but, quel était ce profond sentiment qui m'habitait, ce sentiment qui déchirait ma poitrine, qui voulait à tout prix sortir pour exploser. J'étais mal, mal. Quelque chose était en train de se produire, mais j'ignorai quoi.

Certes, elle avait raison, ou plutôt, elle n'avait pas tord. Il est vrai qu'il est facile de douter de sa confiance envers les membres de son propre clan. Son caractère et sa solitude la mettent tellement à l'écart. C'était ça qui me plaisait. En fait, Museau Obscur n'était pas si différente que moi. Seuls un point nous sépare, la patience. Comme un sage et son apprenti, elle n'avait pas vraiment de respect pour moi, enfin, de mon point de vue. Mais cette petite émoustillait quelque chose en moi que je ne saurais comprendre. Pourtant, ce sentiment me semblait familier, comme si je l'avais déjà rencontrer. Je ne pourrai dire où, ni comment, ni quoi, ni pourquoi, mais j'étais persuadé. Persuadé que je vivais quelques de passé, que j'aurais volontairement oublié, comme pour effacé une période blessante.

Pendant quelques instants, on pouvait sentir que l'atmosphère autour de nous était lourd. J'écoutais attentivement la fin de sa réponse, et qui par miracle finit avec un rire. Elle était magnifique, souriante et aimable. Je découvrais une autre facette de sa personnalité. Comme pour nous détendre et changer de sujet, elle proposa de chasser. D'un signe de la tête, je me mis à ses côtés et nous avancions, à l’affût. L'hiver était proche et toutes les feuilles étaient pratiquement tombées. Malheureusement pour moi, il n'y en avait qu'une pour m'atterrir sur le museau. Je me suis maudit à ce moment là, mais je ne voyais plus rien et j'éternuai. Après avoir nonchalamment perdu l'équilibre et tombé sur Museau obscur, je ne ressentais, étrangement, aucune honte. Non, j'étais amusé de ma bêtise. A moitié sur la guerrière, je me mis à rire, me poussant sur le côté pour la laisser respirer. Jamais je n'aurais pensé que cela arriverait un jour, surtout ces temps-ci. Je pense que je venais d'effrayer toute la forêt mais que je passais un très bon moment.

« Désolé pour ça, dis-je doucement. Mais je dois dire que je passe un très bon moment et je n'ai pas ris autant depuis des lustres ! »

Mon souffle effleurait les brindilles d'herbes qui me chatouillait le museau. J'étais si bien... trop bien, avant que ce sentiment ne me revienne en tête.

Sa noirceur est bien différente. Elle n'en est pas moins dangereuse. Elles sont toutes deux aussi sombre qu'une nuit sans lune, mais de loin, elles ne sont aucunement similaires. Museau Obscur et Étoile de L'ombre sont deux personne opposées. Mais on ne peut le dire de cette façon. Elles se ressemblent mais s'opposent. Il y a quelque chose chez lui qui me répugne, qui me donne envie de vomir, alors que chez elle, quelque chose de bien particulier m'attire. Je ne saurais dire quoi, ni pourquoi, mais je le sens. Je le sens comme si j'étais poussé à croire qu'elle détenait le futur entre ses pattes. Mais peut-être étais-je destiné à l'arrêter ? C'est ce que je croyais. Mais je n'y arriverai pas. Je crois... je pense bien trop de choses ridicules et dénuées de sens.

QUOI ? Moi un vieillard ? Nan mais oh ! Si me retenais de rire, cela ne se voyait pas. Enfin, mais caprices enfantins prirent fin lorsqu'elle saute et ramena une musaraigne dans la gueule. Qui plus est, elle était couverte de boue. Immonde. Drôle ? Pathétique. Son museau plein de boue, je lui passai ma patte dessus afin de retirer le gros de la tâche. Me proposant de manger avec elle ou de lui montrer mes prouesses, je regardais le soleil baisser de plus en plus à l'horizon.

« Je chasserai demain. A mon humble avis, nous devrions retourner au camp. Je marquai une pause, ramenant mon regard sur... elle. Mange, je n’ai pas faim. Je ne bougeai pas d'un poil. Mon regard était encré dans le sien. Museau Obscur, je pense que tu sais très bien que beaucoup ne t’apprécie pas pour maintes et différentes raisons, mais j'aimerai que tu saches, que je serai à jamais là pour toi... »

Me levant et lui caressant le visage d'un coup de queue, je commençai à me diriger vers le camp, essayant de glisser ces deux mots qui ne voulais jamais sortir. Je me forçai. Mais j'avais peur. Peur de sa réaction. Je pensais peut-être trop haut d'ailleurs. Cela m'échappa. Je priai. « Je t'aime ».