Je me réveillais dans la tanière des guerriers. Il était environ midi. Effectivement, j’avais dormi longtemps, épuisée par une longue chasse à l’écureuil de la veille. Pour une fois, j’avais dormi d’un sommeil de plomb, et sans rêve, ce qui ne m’étais pas arrivé depuis des lunes, au moins. Enfin bref. J’étais presque seule dans la tanière. Ne restait plus que Ciel d’Argent, et un autre guerrier que je ne reconnaissais pas, à cause de la pénombre qui régnait dans l’abri. Je me faufilais sans bruit à travers l’entrée du nid de ronces, et m’étirai lentement. J’avais des courbatures de la veille ! Une fois cela fait, je me fis un rapide toilette pour me débarrasser des brins de mousse accrochés à ma fourrure.

Il faisait beau, et déjà très chaud, autant au soleil qu’à l’ombre. Quelques légers nuages moutonneux traversaient le ciel, mais aucun signe de pluie imminente. L’herbe de la clairière était sèche et jaune. Une bonne averse vivifiante ne nous ferait pas de mal ! Les ruisseaux les plus proches étaient certainement à secs, et bientôt, il faudra aller chercher de l’eau jusqu’à la rivière. Enfin, le gibier abonde, et les Clans sont pour l’instant en partie paisibles, il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter.

Je m’apprêtai à sortir de la clairière pour aller chasser un peu et me désaltérer à la rivière, lorsque j’entendis quelqu’un sortir de la tanière des guerriers. C’était Ciel d’Argent. J’aimais beaucoup ce jeune mâle. Nous avions grandi ensembles, et il m’avait beaucoup épaulée lors de la mort de mon père. Qui plus est, il était assez séduisant, avec son beau pelage argenté, et il était très gentil. J’engageais la conversation-peut-être viendrait-il chasser avec moi ?-.

« Bonjour Ciel d’Argent ! Belle journée, n’est-ce pas ? Parfaite pour aller chasser ! »

Cinq chats. Oui, cinq félins se trouvent là. Des adultes, avec leurs petits. Une famille unie, ou tous sont différents mais aussi ressemblant. Il y à une femelle, blanche comme neige avec de magnifiques yeux verts, aussi douce et gentille qu’un ange. Sa fille est son portrait craché, le même pelage, la même douceur et gentillesse. La seule chose qui les différencies, c’est que la petite à les yeux noisettes. Le père est brun foncé, avec des beaux yeux bleu ainsi qu’un caractère féroce et râleur. Un de ses fils hérita de son beau pelage avec les yeux verts de sa mère, tandis qu’il était intrépide et aventureux. Le petit dernier, hérita de ses yeux et de son caractère râleur, alors que son pelage fut gris argenté. C‘est donc Raisin, Petite Neige, Cerisier, Petit Vent et Petit Argent que voici. Cependant, se trouve un autre félin. Un adulte, de petite taille, ressemblant étrangement au dernier chaton. Il les observent tous avec chagrin. Pourquoi ? Parce qu’il se voit, lui, petit chaton avec sa famille. Les jeux, les histoires des quatre clans et de Souffle Solitaire, tout. Jusqu’au  jour ou il partit d’ici. Puis ensuite il revit son escapade, son arrivée dans le clan. Et là, le noir total…


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Ciel d‘Argent se réveilla en sursaut. C’était la première fois ou il se revoyez dans sa vie passé. Après toutes les lunes qu’il avait passé dans le clan du tonnerre, il revoyait seulement maintenant le jour de son départ. Un moment douloureux. Il se souvenait avoir réuni son frère et sa sœur dans le buisson du jardin de leur maison de bipède. Ensuite il leur avait dit qu’il comptait rejoindre un clan. Bien évidemment, ils avaient tentés de l’en dissuader, mais avait accepté son choix au final. Il y avait cependant une chose que le guerrier regrettait à ce jour ; il aurait dut faire ses adieux à son père et à sa mère. Peut être qu’aujourd’hui il se sentirait mieux. Il les avait abandonné, sans un au revoir. Comment avait il put faire ça ? Il aurait dut leur annoncer tout depuis le début.

Le matou sortit de ses pensées et jeta un œil dehors. Il était déjà midi, chose qui le choqua un instant. Il n’avait jamais dormit aussi longtemps, mais il faut dire qu’il avait fait la dernière patrouille hier soir. Donc, c’était normal qu’il est fait la grasse matinée. Dans la tanière, ne restait qu’un seul autre de ses camarades qu’il ne reconnut point sur le moment. Dehors, la chaleur était épouvantable. De ce fait, il fit sa toilette matinale dans la pénombre, avant de s’étirer longuement pour sortir à l’extérieur. Devant, se trouvait une belle chatte noire du nom de Esprit de l’Ange.  Les deux félins s’entendaient relativement bien, et d’ailleurs la femelle demanda :

«  Bonjour Ciel d’Argent ! Belle journée, n’est-ce pas ? Parfaite pour aller chasser ! »

Il la regarda avec un sourire au bout des moustaches. La journée serait chaude, même un peu trop, mais tant mieux. Le gibier serait abondant et il serait très facile à chasser. Et oui, puisque avec cette chaleur, il ne restait que très peu d’eau dans les ruisseaux au cœur du territoire et donc il fallait s’éloigner vers les frontières pour s’abreuver en quantité à la rivière. Il alla accepter de partir immédiatement avec elle, avant de se raviser et de répondre :

«  Tu as raison. Avant, ça te dit de manger un peu ? Je meurs de faim ! »