Je sortis de la Tanière des guerriers, la mort dans l'âme. Pourquoi me demanderez-vous? Tout simplement parce que la veille.. Sa sœur Nuage de Tigresse est revenue portant un corps.. Celui d'Aura d'Espérance, morte en voulant sauver son élève.

Tout le monde pleura notre guérisseuse. Mais tout le monde savait également que cela signifiait que Nuage de Tigresse deviendrais guérisseuse et recevrait son nom. Je m'étirai donc en regardant le camp s'éveiller peu à peu. Une brume épaisse avait envahis les alentours. je me disais que c'était l'esprit d'Aura d'Espérance venue voir son élève devenir guérisseuse.

C'est juste à ce moment-là que je vis mon père Etoile du Zèbre monter sur le promontoire, la mine sombre et le regard éteint, c'est un grand jour.. mais aussi une grande perte pour le clan d'avoir perdu son ancienne guérisseuse. Il poussa le cri solennel qui était d'usage


Je m'approchai donc du promontoire et me mis à côté de ma sœur qui était toujours aussi triste que la veille. je me frotta légèrement contre elle pour lui donner du courage. Deux guérriers vinrent apporter le corps d'Aura d'Espérance devant le promontoire.


je baissai la tête. C'est vrai.. Tigresse as encore faillit mourir.. mais cette fois-ci.. Aura d'Espérance était avec elle mais.. as sauvé son élève au prix de sa vie..


Je regardais tendrement Tigresse Sauvage, un nom magnifique pour elle


Je regardai mon père venir près de Tigresse et lui murmurer quelques mots à son oreille. Je n'écoutai pas car c'était un échange entre père et fille. Dès que Etoile du Zèbre partit un peu plus loin je me blottit contre ma sœur.

" Tigresse Sauvage! Ce nom te va très bien petite sœur, je suis fier de toi " dis-je sincèrement

Une journée triste, comme toutes celle ou la mort est présente. Le temps semble lui-même chagriné, puisqu'il est brumeux. Certains chats pleurent, d'autres ont une mine désolée. Tous savent que un chat du clan est mort. Mais c'est encore plus grave quand on sait que c'est un guérisseur. Aura d'Espérance, guérisseuse du clan du Vent, était décédée. Comment ? En ayant un geste de courage, en sauvant son apprentie, Nuage de Tigresse. Et bien évidemment, une assemblée a lieu pour l'annoncer.

Mais tout le monde doit être la. Le clan se réunit vite sous l'appel de Etoile de Zèbre, le chef du Clan. L'annonce tant attendu est dite. Deux guerriers apporte le corps inerte de Aura d'Espérance. La tristesse se voit sur tous les visages, mais est bientôt mélangée avec une joie. L'apprentie de la défunte, devient elle même guérisseuse. Nuage de Tigresse devient Tigresse Sauvage. "Un très jolie nom" pensa Lait de Coco, une guerrière fraîchement baptisée.

Le clan acclama le nom de la nouvelle guérisseuse, mais avec une grande tristesse. Un baptême est heureux mais suite a l'annonce d'une mort, le coeur n'y est pas totalement. Le proches de la nouvelle guérisseuse la félicité avec émotion.

Plume de Mouette prit la parole est demanda si les chats devaient veiller la guérisseuse étoile. La jeune guerrière, qui avait était baptisée avec Lait de Coco, avait eu des chatons il y a peu. Mais elle n'avait pas annoncé le père. La guerrière au pelage blanc se demandait qui cela pouvait être, un chat du clan évidemment. D'autres chats semblaient savoir qui était le père, ils ne semblaient pas curieux et ne faisaient pas plus attention aux chatons.

[ Excuse j'étais pas au courant, j'ai éditer (; ]

Levée à l’aurore mais sans avoir rien à faire j’avais laissée ma mentor m’entraîner avec elle à travers la lande. Je faisais désormais sa taille et je n’en étais pas peu fière. Certes ma patte m’empêchait de marcher à l’allure de la guérisseuse mais maintenant ma tête se retrouvait au niveau de celle d’Aura d’Espérance ! Moi, Nuage de Tigresse, j’étais à la hauteur de celle qui m’avait tout appris. J’avais faire semblant, de n’aimer personne et surtout de ne pas pouvoir sentir mon clan, dans ce dernier je tenais tout de même à une seule personne. Et cette personne c’était elle, la guérisseuse du clan. C’était étrange comme relation car elle m’avait prit sous son aile dès le début, peut être par pitié c’est vrai, et c’était occupée de moi comme ma mère aurait du le faire. Mais cette dernière ne m’aimait pas. Pas comme on aime sa fille. Ma mentor avait donc prit ce rôle.

Nous marchions depuis plus d’une heure, le soleil était maintenant haut dans le ciel et ma fourrure blanche et noire se détachait au milieu de cette lande nue et verte. J’avais hâte de voir l’hiver arriver, ma fourrure passerait alors plus inaperçue que maintenant ! Le nez au vent je cherchais cette plante que mon mentor voulait, je crois me souvenir que c’était de l’herbe à chat. Malgré le fait que j’étais allée en chercher avec mon frère il y a au moins une semaine Aura d’Espérance sentait la saison du mal vert et du mal blanc arriver, elle voulait donc être sûre d’avoir de gros stock en cas d’épidémie. Malheureusement, le nez levé, je ne fis pas attention à où je mettais mes coussinets. Ma patte atterrit donc sur… Du vide. Ne comprenant pas ce qui m’arrivait je poussai un cri d’étonnement puis tombait dans le ravin. Je senti des crocs se refermer sur ma nuque puis perdit connaissance car assommée suite à une rencontre imprévue entre ma tête et la roche. C’est qu’elle était dure comme de la pierre !

Lorsque je repris mes esprits j’étais seule. Mon mentor n’était plus là. Je fis mine de ne pas comprendre pourquoi et commençais à l’appeler avec toute ma force et ma joie habituelle. Ma voix tremblait, je savais très bien ce que signifiait cette absence de ma mère de cœur. Le fait que je sois saine et sauve sur le rebord et qu’elle ne soit pas là… J’osais un regard vers le fond du ravin et vit Aura d’Espérance, inerte, un peu plus bas. Aucun son ne sorti de ma bouche. Seules de grosses larmes coulèrent de mes yeux verts. Une flagrance parvint à mes narines, une patrouille du clan passait par là. Je couru aussi vite que ma patte infirme me le permettait et alla chercher de l’aide.



Le soleil disparaissait désormais derrière l’horizon. J’étais de retour au camp, mon père venait de sortir de sa tanière et s’apprêtait à bondir sur le promontoire. Il allait sans doute annoncer au clan la mort d’Aura d’Espérance. Je m’étais un peu calmée depuis l’incident mais j’avais encore du mal à m’exprimer clairement. Le chagrin voilait ma voix et obscurcissaient mes pensées. J’avais l’air épuisée alors que j’avais bien dormi et que ma journée n’avait pas été si épuisante que ça. J’avais l’impression d’avoir perdu ma seule attache à ce clan. Mais alors que je m’apitoyais sur mon sort, Etoile du Zèbre pris la parole :

« Que tout le monde s’approche du promontoire pour une assemblée du Clan. »

J’étais assise près des buissons qui entouraient la tanière de celle qui fut de son vivant mon mentor. J’avais l’air déprimée. Je ne savais pas si je l’étais vraiment, je me sentais hors du temps et de l’espace. J’avais l’impression de ne plus être là et de ne jamais plus pouvoir y retourner. Je me dirigeai vers le promontoire, le cœur aussi lourd que l’estomac. Je n’avais rien mangé de l’après midi et pourtant j’avais l’impression que j’allais vomir. Cette impression se renforça lorsqu’on apporta le corps d’Aura d’Espérance dans l’enceinte du clan. Un haut-le-cœur me prit. Je regardais ce corps inerte qui semblait décidé à le rester. Mon père reprit :

« Aura d’Espérance, notre chère guérisseuse, vient de trouver la mort en voulant sauver son apprentie d’une chute du haut du ravin. Son courage l’honore. »

Je déglutis en entendant cette phrase de mon père. Je me sentais horriblement coupable lorsqu’il le proclama ainsi. Oui j’étais responsable de la mort de cet être qui m’était si cher. Et je devrais le supporter toute ma vie durant. Et je devrais me repentir en continuant mon rôle. Sauf que je ne serais plus l’apprentie… J’en savais trop. Mon père continua :

« J’annonce ma décision devant le corps d’Aura d’Espérance. Nuage de Tigresse, tu te nommeras désormais Tigresse Sauvage. Notre Clan compte sur toi. »

Je ne gonflai même pas le poitrail lorsque j’appris mon nouveau nom. Oui en effet, Tigresse Sauvage c’était la classe et ça annonçait d’emblée la couleur. J’avais sale caractère et j’étais sauvage ! Mais je n’étais pas d’humeur à me réjouir. Je remarquai alors que mon voisin n’était autre que mon frère. Il s’était frotté contre moi, je me sentais mieux mais pas plus forte. Au contraire. J’avais l’impression de n’être qu’un chaton qui sort pour la première fois des pattes de sa mère. Elle ne verrait même pas ce nom que je recevais. Tigresse Sauvage… J’y ferai honneur. Peu après Etoile du Zèbre reprit la parole :

« L’assemblée est close. »

Tout le monde se dispersait excepté mon frère. Et quelques autres guerriers et guerrières tels Plume de Mouette ou Lait de Coco. Je n’aimais pas Plume de Mouette. Et voir de la pitié dans son regard me rapprocha d’autant plus de la limite de vomir. Mon père s’approcha de moi et enfouit son museau dans ma fourrure noire et blanche. En ce moment même on voyait bien que je n’étais autre que sa fille, même si il était encore plus grand que moi. Il me murmura d’une voix douce et paternelle.

« Je suis sûr qu’elle guidera tes pas. En tout cas, je suis certain qu’elle est fière de toi. »

Tu en es sur hein ? Bah moi pas. De grosses larmes se mirent à couler le long de mes joues. Mon frère vint me féliciter alors que Plume de Mouette demandait si on devait veiller la guérisseuse. J’adressais un signe de tête reconnaissant à mon frère et jetais un regard, chargé de larme certes, vers la guerrière bicolore.

« Si le clan considère qu’une guérisseuse aussi méritante qu’Aura d’Espérance n’a pas à être veillée je le ferait seule, hors du camp. Moi j’ai besoin de passer ma nuit le museau dans sa fourrure. Elle m’a quittée, c’est ma faute, je peux au moins lui consacrer une soirée non ? »

J’étais fière mais les larmes ne voulaient pas s’arrêter de couler. La fatigue devait y être aussi pour quelque chose, sans doute.

C'était une matinée sombre pour le clan du vent. Aura d'Espérance était morte. La guérisseuse du clan du vent avait sauvé son apprentie et était tombée dans le ravin à sa place. Mais tout le clan n'était pas triste pour autant...

Une chatte bicolore, noire et blanche, se tenait sur le seuil de la tanière des guerriers. Elle fixait son compagnon et chef de son regard doré et insondable. Le matou semblait touché par la perte de leur guérisseuse et le fait que leur fille avait failli mourir. Cervelles de souris. Aura d'Espérance n'avait qu'à laisser son apprentie mourir au lieu de la sauver. Après tout rien n'était plus précieux que sa propre vie.

Pourquoi vous la regardez comme ça ? Parce qu'elle parle de la mort de sa propre fille comme si ce n'était pas grave ? Et alors ? Fleur de Pavot était ce qu'elle était. Le plus étrange aurait été qu'elle s'inquiète pour sa fille, qu'elle la câline, etc. Vous avez déjà vu une vipère câliner ses enfants ? Non ? Et bien c'est donc normal que vous n'ayez pas vu la lieutenante câliner sa fille.

Bref retournons à nos affaires. La fine chatte décala son regard vers sa fille, Nuage de Tigresse. Elle portait bien son nom, une vraie peste celle-là. Sa mère ne l'aimait pas et elle n'avait jamais caché ce fait. L'idée que sa fille en souffrait la traversait parfois, mais elle s'en fichait. Une vraie vipère. Mais c'était ce qui faisait de Fleur de Pavot ce qu'elle était. Elle n'aimait personne à part son compagnon dont elle était folle amoureuse. A sa façon bien sûr...

Etoile de Zèbre commença par parler de la mort de leur guérisseuse que sa compagne qualifiait de cervelle de piaf. Avant de nommer leur unique fille guérisseuse du clan et de lui donner le nom de Tigresse Sauvage. Tout ça écœura la mère de la nouvelle guérisseuse, mais elle daigna s'approcher pour féliciter sa fille. Le père de la petite allait la tuer sinon. Il était fou de sa fille alors qu'elle préférait le frère de celle-ci, Coeur de Cèdre. Un guerrier et non pas une pathétique guérisseuse incapable de se battre.

A contrecœur donc la maman s'approcha de sa fille qui semblait accablée par la mort de sa mentor, pff pathétique décidément. Fleur de Pavot accorda une pichenette amicale de la queue à son fils préféré avant de toiser sa descendante.

- Ma fille ne devrait pas faire cette tête-là. Bombe le torse et lève la tête que diable. Ne me fais pas honte.

Puis toujours à contrecœur la mère lâcha.

- Et félicitation.

Elle ne dit rien à propos de la mort de la guérisseuse se contentant de jeter au cadavre un regard méprisant et de tourner les talons sans un regard pour quiconque.